
🦥En bref : ce que vous allez découvrir ici
- Aller voir quelqu’un : Bonne idée ? : Si vous en ressentez le besoin, aller consulter un(e) psychologue n’est jamais une erreur. Si nécessaire un professionnel sérieux, prendra le temps de vous expliquer sa démarche. Gardez en tête que cela ne vous engage à rien et que vous avez le droit de choisir une personne qui porte une approche avec laquelle vous vous sentez à l’aise.
- Comment ça se passe ? : C’est une “safe place” : un espace dans lequel on a le droit d’exprimer ce que l’on souhaite, où l’on se rend compte que ce que l’on dit est recevable. Lorsqu’un(e) psychologue vous relance par des questions, ce n’est pas pour vous coller une étiquette mais pour comprendre ce qui se joue en vous, et vous aider à préciser votre ressenti.
- C’est trop cher, non ? : Il est possible d’avoir accès à des lieux de consultations publics dans les CMP, hôpitaux ou médecine étudiante. Le dispositif MonSoutienPysy permet le financement d’un certain nombre de séances auprès de certains professionnels. Même si ces dispositifs présentent des défauts, ils ont le mérite d’exister. Enfin renseignez-vous auprès de votre mutuelle car certaines prennent en charge un certain nombre de séances.
- Quel spécialiste choisir ? : “Psychologue” est un titre protégé qui correspond à un diplôme universitaire de niveau bac +5 . C’est une garantie de sérieux même si ça ne garantit pas que le courant passe entre vous. Le travail en thérapie peut passer par la parole ou aussi par d’autres biais via les TCC , de l’EMDR ou de l’hypnose par exemple.
- Et pour les hypersensibles ? : Les hypersensibles ont souvent tendance à s’adapter à ce qu’attendent les autres. Le fait de pouvoir exprimer librement ce qu’on ressent, peut donc être déstabilisant au premier abord. L’hypersensibilité n’est pas une maladie, le but du professionnel ne sera donc pas de la supprimer mais de vous accompagner pour imaginer de nouvelles manières plus satisfaisantes de vivre avec.
C’est une situation que tout le monde a connue un jour ou l’autre. On est perdu, en souffrance, en interrogation, on sent qu’on est pris dans quelque chose et qu’on ne s’en sort plus par ses propres moyens. Et une petite voix (ou une personne bien intentionnée) nous souffle : « Tu devrais peut-être aller voir quelqu’un ! »
Démarche qui est d’autant moins facile qu’on entend parfois un peu tout et son contraire. Est-ce vraiment nécessaire et adapté ? Comment ça se passe concrètement, est-ce que ça va être long, à quoi on s’engage ?
Je m’appelle Manuela, je suis psychologue clinicienne (et hyper au passage), aujourd’hui je vous propose de vous expliquer en quelques mots à quoi vous attendre et comment bien choisir.
Un(e) psychologue, c’est une bonne idée ?
Tout d’abord, il n’y a pas d’erreur à aller consulter un(e) psychologue. Cela ne vous engage à rien et vous permettra a minima de vous faire une idée, de faire un point sur la situation qui vous amène. Finalement, le pire qui puisse vous arriver, c’est de vous rendre compte que vous allez suffisamment bien pour qu’un accompagnement ne soit pas nécessaire.
Avant de demander un rendez-vous, vous pouvez déjà prendre des renseignements auprès d’un ou plusieurs cabinets, demander tout simplement ce qu’ils proposent et comment ça se passe (beaucoup ont également des sites internet). En effet, tous ne proposent pas exactement la même chose, il existe des approches différentes et des praticien(ne)s plus spécialisés dans un domaine que dans un autre.
Il est tout à fait légitime que vous puissiez choisir la personne et l’approche avec lesquelles vous vous sentez le plus à l’aise. Aucun professionnel sérieux ne vous refusera quelques explications, ni n’insistera pour vous « vendre » un engagement que vous ne souhaitez ou ne comprenez pas : si c’est le cas, tournez les talons sans regrets !
Que fait un(e) psychologue … ou pas ?
> La base : écouter sans jugement
Le principe d’une psychothérapie classique, c’est de vous offrir un espace qui est vraiment le vôtre : vous y trouverez une écoute attentive et sans jugement pour dérouler votre pensée jusqu’au bout sans risque, quelle qu’elle soit.
En clair, on a le droit de dire tout ce qu’on veut, ce qui nous passe par la tête, c’est même le principe.
Ce qui est rare par ailleurs et peut surprendre, tant on peut avoir l’habitude de s’adapter aux attentes d’autrui : c’est un espace rien que pour soi, un rendez-vous qu’on prend avec soi-même. On y découvre que ce qu’on dit est recevable, qu’on peut prendre tout le temps nécessaire et expérimenter toutes les hypothèses dont on a besoin. Et avec le temps et l’écoute, la pensée se clarifie, des liens entre les choses apparaissent.
> Quelles réponses vont être apportées ?
Contrairement à un(e) ami(e) qui va vous réconforter, vous donner son avis ou vous changer les idées, le professionnel est d’abord là pour pouvoir tout entendre et vous aider à préciser le ressenti qui est le vôtre, dans le but de dénouer ce qui n’est pas fluide spontanément, repérer vos besoins, vos ressources et trouver vos propres réponses.
Si c’est votre demande, vous pourrez certainement recevoir des conseils ou une évaluation de votre situation. Toutefois, l’objectif n’est pas nécessairement que le professionnel vous apporte « la » réponse de son côté : c’est plutôt de vous aider à trouver les vôtres, en émettant éventuellement des propositions que vous êtes libre de vous approprier ou non.
Probablement, il va de son côté faire des hypothèses basées sur les modèles qu’il connaît, et vous relancer par des questions ; mais le but n’est pas de vous coller une étiquette ou de vous faire rentrer dans une norme, ni de parler pour parler sans fin : c’est vraiment d’arriver à comprendre ce qui se joue, de retomber sur vos pieds et de retrouver votre autonomie.
La thérapie est terminée lorsque vous vous sentez de nouveau suffisamment autonome pour pouvoir continuer sans accompagnement. Vous en prendrez vous-même la décision en concertation avec votre thérapeute le moment venu. Vous pouvez aussi y retourner par la suite si vous en ressentez le besoin, c’est votre temps finalement, que vous gérez comme vous l’entendez.
> Est-on obligé de parler de soi ?
Selon son approche, il est également possible que votre thérapeute vous donne des exercices, ou passe par d’autres modes d’expression que la parole. Si vous ne souhaitez pas tellement parler de vous, il existe des alternatives telles que les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), l’EMDR, l’hypnose ou les thérapies à médiation (art-thérapie …).
Dans tous les cas, le but reste de mieux vous connaître vous-même, de retrouver le fil de votre propre pensée et de fixer vos propres objectifs de changement. Et quelle que soit l’approche, il est normal de commencer par vous la présenter et se mettre d’accord sur le déroulement de la suite.
Quel(le) spécialiste choisir ?
> Tous les « psy » ne se valent pas
Psychologue est un titre protégé qui correspond à un diplôme universitaire de niveau bac +5 (toutes approches confondues). Un(e) psychothérapeute est également tenu(e) d’avoir suivi un certain nombre d’heures de formation.
Cela ne garantit certes pas à 100 % que le contact passera bien et que son approche vous conviendra, mais c’est une garantie de sérieux sachant que de nombreuses autres appellations (tels que psychopraticien, thérapeute tout court, psy ou thérapie tout court, praticienne en XYZ …) ne sont pas réglementées. En clair, elles peuvent aussi bien cacher des pépites que des pratiques sans aucun fondement reconnu, et il existe des personnes malhonnêtes qui en jouent.
Si une approche particulière vous intéresse, encore une fois, n’hésitez pas à vous renseigner en amont sur le professionnel, sur ce qu’il (elle) pratique exactement, sa formation et à quoi vous vous engagez. Un professionnel sérieux sera heureux de vous présenter sa pratique et d’en discuter avec vous. Il ou elle répondra à vos questions, y compris sur les aspects plus difficiles (car une psychothérapie est un travail !), et ne jouera pas de sa séduction personnelle, de confusion ou de promesses irréalistes.
> Est-ce que ça coûte cher ?
Sur le principe, les séances de psychothérapie sont payantes. Beaucoup de thérapeutes sont attachés au fait que ce ne soit pas totalement gratuit, dans le sens où cela matérialise aussi la valeur que vous accordez à votre propre démarche. C’est une bienveillance que vous décidez de vous offrir à vous-même à un moment donné.
Toutefois si vous avez des contraintes financières, vous pouvez vous adresser à un lieu de consultation public (CMP, service hospitalier, médecine étudiante …). Selon le contexte, certains services et associations mettent également des psychologues à disposition (associations de personnes malades ou de familles, services de coordination médico-sociale, certains employeurs …). Certaines mutuelles prennent un certain nombre de séances en charge. Enfin, le dispositif MonSoutienPsy peut financer des séances qui restent toutefois limitées en nombre et durée, et soumises à certaines conditions. C’est pourquoi il a certes le mérite d’exister, mais reste critiqué par une grande majorité de la profession. Vous pouvez également aborder ce point au début si besoin, beaucoup de psychologues sont prêts à en discuter selon la situation.
Un(e) psychiatre est un médecin spécialisé : à la base, sa fonction est de diagnostiquer et de soigner les troubles psychiques, notamment s’ils nécessitent une médication. A ce titre, la consultation est prise en charge par la sécurité sociale. Certains psychiatres pratiquent également l’accompagnement psychothérapique, mais pas nécessairement.
Et l’hypersensibilité dans tout ça ?
La sensibilité n’est pas une pathologie, c’est un trait de caractère individuel plus ou moins prononcé. Il n’a pas besoin d’être diagnostiqué ou validé par qui que ce soit, et ne nécessite aucun traitement en soi.
Si c’est important pour vous de vous définir comme hypersensible, si ça fait partie des raisons pour lesquelles vous êtes en souffrance, vous pouvez tout à fait le dire ainsi. C’est de toute façon de votre parole et de vos besoins qu’on va partir.
En revanche, pour pouvoir effectuer un travail, il faudra certainement à un moment préciser dans quelles situations concrètes vous rencontrez des difficultés. Le travail ne consistant pas à évaluer, modifier ou éradiquer votre sensibilité, mais à la comprendre et à imaginer de nouvelles manières plus satisfaisantes de vivre avec.
Aucune spécialisation n’est nécessaire pour pouvoir suivre un(e) hyper. D’autres facteurs peuvent aussi entrer en jeu pour faire que le contact passe bien ou non. Toutefois si c’est important pour vous de choisir un praticien sensibilisé à cette thématique, vous pouvez tout à fait poser la question au moment de prendre contact ou de vos recherches en ligne. Comme toute autre question qui vous importerait, d’ailleurs !
Et si ça ne me convient pas ?
Les séances restent les vôtres, vous êtes libre à tout moment d’exprimer votre ressenti, de questionner, de décider de continuer ou d’arrêter sans avoir à vous en justifier.
Si quelque chose vous surprend ou vous met en difficulté, je vous conseille de l’exprimer à votre psychologue plutôt que de claquer la porte. Cela peut aussi faire partie du travail : si par exemple vous avez l’impression que c’est difficile de vous faire comprendre, et que c’est un problème que vous rencontrez de manière récurrente, ce peut être l’occasion d’aborder ce point ensemble, d’observer ce qui se passe pour vous et d’y travailler.
Mais si pour une raison x ou y, vous souhaitez arrêter, rien ne vous oblige à poursuivre avec cette personne, ni à poursuivre tout court.
Au cours d’une psychothérapie, il est probable qu’à un moment vous allez rencontrer des choses qui seront compliquées pour vous, que vous allez vivre des moments où vous bloquerez : si tout était facile, vous n’auriez probablement pas consulté ! Exprimez-le, continuez comme vous le sentez le mieux, votre psychologue est là pour vous accompagner. Et tenez bon, cela indique plutôt que vous êtes en train d’ouvrir de nouvelles portes.
Cet article vous a-t-il été utile ? Avez-vous des questions en rapport avec ce thème que vous aimeriez voir traiter dans un article ultérieur ? N’hésitez pas à me donner votre avis et vos idées en commentaire !
🦥Le paresseux voudrait vous dire un petit mot (rien d'obligatoire)
Si cet article vous a aidé, vous pouvez soutenir notre travail en nous offrant un café (virtuel)☕ de 2 € ou du montant de votre choix, ça nous encourage pour continuer à créer du contenu gratuit et de qualité, merci ❤️
Je participe !




Ping : Hypersensible : comment gérer votre anxiété ?
Ping : Hypersensibles : comment gérer le trop plein d'émotions ?
Ping : Hypersensibles : Quel sont les métiers les plus adaptés ?
Ping : Qu'est-ce qu'être un homme hypersensible ?