Comment gérer son anxiété quand on est hypersensible ?

Hypersensibilité comment gérer son anxiété

Les hypersensibles souvent concernés par l’anxiété

> L’anxiété et la fatigue

Tous les sujets autour de la santé mentale sont souvent tabous, et c’est particulièrement le cas pour le stress et l’anxiété. Souvent les personnes concernées se sentent honteuses de ressentir ça.

L’anxiété diffère du stress, puisque être anxieux c’est anticiper négativement l’avenir. Le stress tout aussi inconfortable, lui, se vit plutôt dans une situation présente.

Et comme les personnes hypersensibles sont souvent dans la sur-analyse, elles peuvent vite basculer dans des pensées prédictives qui vont générer de l’anxiété.

Les hypersensibles peuvent être particulièrement exposés à l’anxiété du fait qu’ils sont sur-stimulés au niveau d’un ou plusieurs sens, et vivent de l’intensité émotionnelle. Tout ça génère beaucoup de fatigue, ce qui explique que les hypers aient autant besoin de calme et de repos.

Parce que oui, le niveau d’anxiété est aussi très dépendant de si on est fatigué ou non. En clair et vous l’avez peut-être remarqué si vous avez des difficultés de sommeil, mais suivant votre état de forme votre anxiété ne sera clairement pas la même.

Personnellement j’ai remarqué que l’anxiété revient de plus belle lorsque je n’ai pas assez dormi et que je me sens fatigué. La tendance à jouer dans ma tête des scénarios catastrophes, revient plus fortement dans ces moments-là.

C’est pour ça qu’en tant qu’hypersensible, on ne doit pas négliger notre besoin de calme et de repos.

> Quand l’anxiété déborde

L’anxiété peut prendre différentes formes spécifiques, cela peut être de l’anxiété sociale lorsque ce sont les interactions sociales qui nous mettent en difficultés. Cela peut être aussi des phobies sur des sujets très spécifiques, ou même de l’anxiété généralisée.

Cette anxiété peut s’exprimer sous forme d’angoisse ou de crise d’angoisse. Celles et ceux qui en ont déjà vécu(es) savent que la cirse d’angoisse est la manifestation physique du stress et de l’anxiété.

C’est le corps qui exprime l’angoisse par des bouffées de chaleur par exemple, ou des palpitations, des difficultés à respirer, la sueur ou les tremblements … etc.

Et le problème de l’angoisse, c’est que rapidement cela peut transformer en un cercle vicieux. On peut finir avoir être anxieux(se) d’une future crise d’angoisse, c’est l’anxiété d’être anxieux en quelque sorte.

Si on ne parvient pas à couper ce cycle infernal, cela peut malheureusement conduire jusqu’à la dépression. L’anxiété n’est donc pas à prendre la légère et si vous vous sentez totalement dépasse il est important que vous soyez suivi(e) par un(e) thérapeute.

Aujourd’hui des solutions existent pour vous aider petit à petit à sortir de cette anxiété. Et les conseils qui vont suivre ne remplacent pas un suivi par un professionnel qualifié, ils sont là pour vous donner des repères et des clés pour vous aider.

Plutôt que de lutter contre l’anxiété, l’accepter

Je précise d’emblée qu’accepter son anxiété ne signifie pas s’y résigner, vous allez voir que ça va même être l’exact inverse.

Plutôt que de lutter contre elle, il vaut mieux l’accepter c’est à dire prendre le temps de l’accueillir et la reconnaitre. C’est se dire ok, on sait qu’elle est là, et reconnaitre que c’est de l’anxiété

C’est important de prendre ce temps pour identifier que ce sont des pensées négatives, des suppositions sur l’avenir. Cela permet de se rendre compte que ce sont des pensées, et que ce n’est donc pas la réalité.

Cela permet d’éviter de s’identifier à ses pensées, et de comprendre que « nous ne sommes pas nos pensées ». C’est important de reconnaitre que cette anxiété-là ça n’est pas nous, et que nous sommes simplement dans un état anxieux.

Vous n’êtes pas votre anxiété et elle finit toujours par se calmer.

Calmer l’anxiété

> Revenir à la respiration et au moment présent

Lorsqu’on est stressé ou anxieux, on ne se rend pas compte que l’on ne respire plus suffisamment. Le but c’est simplement d’inspirer et d’expirer du mieux que l’on peut, et de remettre de la conscience sur la respiration

Habituellement comme il s’agit d’un réflexe, on ne prend pas conscience que l’on respire, là le but c’est d’en prendre conscience pour un temps.

C’est le but de la cohérence cardiaque, qui vous permet de vous reconcentrer sur votre respiration et de progressivement la calmer. Cela permet petit à petit calmer de calmer l’anxiété.

Sur Youtube, vous trouverez des exercices pratiques de cohérence cardiaque, mais aussi des méditations guidées.

Parce que oui la méditation de pleine conscience peut vous aider à prendre de la distance sur vos pensées. Elle invite à s’observer et aide à calmer le flux de pensées qui vous envahit.

C’est normal qu’au début cela vous semble difficile, je ne vous cache qu’au début j’ai bien galéré avec la méditation. Mais à force de pratiquer, au bout d’un moment je parvenais davantage à calmer mon esprit et me détacher de mes pensées.

C’est normal de ne pas y arriver de suite, cela fait même partie de l’apprentissage. Mais si cela vous plait, ça vaut le coup de persévérer, car la méditation peut être une aide précieuse pour se reconnecter au moment présent et ne plus être dans les anticipations négatives.

Toutes ces pratiques vous font revenir à la respiration, et vous aide à prendre le recul dont on parlait au chapitre précédent. Vous pouvez commencer à identifier quelles sont les sources de stress et de fatigue et qui sont susceptibles de générer en vous de l’anxiété.

Vous remarquerez que ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent, et cela peut-être une bonne idée d’écrire.

> S’exprimer

Le fait d’écrire est un très bon moyen de pouvoir nommer ce que l’on ressent. Et parvenir à mettre des mots sur nos maux est vraiment la première étape pour commencer à en guérir, c’est comme une espèce de libération.

Si vous avez un goût pour l’écriture, vous pouvez même chercher à en faire de l’art sous forme de poème voire de nouvelle. C’est ce que l’on nomme la catharsis : le fait de transformer ce que l’on ressent, de douloureux souvent en quelque chose de beau.

Comme pour se libérer d’un poids et en faire de l’art.

Bien-sûr en plus de l’écrit, on peut s’exprimer à l’oral si on le souhaite. Néanmoins soyez vigilant(e) de vous confier seulement auprès d’un(e) proche de confiance.

Ne livrez pas vos confidences à n’importe qui, notamment dans le milieu professionnel où la vulnérabilité que vous montrer pourra être utilisée contre vous.

Rappelez-vous que même si certaines personnes ne l’acceptent pas, vous avez le droit de ressentir tout ça et le droit d’être vulnérable. Cette injonction portée par le développement personnel, à devoir être tout le temps positif, est absolument irréaliste et ne tient pas compte de nos ressentis.

Il est normal de ressentir du négatif, et si on la chance d’avoir un proche de confiance dans son entourage, alors il ne faut pas hésiter à lui parler de ce qu’on ressent. On ne le dérangera pas.

Bien entendu l’autre n’est pas un thérapeute, et si l’on sent que l’on ne parvient pas à sortir de tous ces sentiments négatifs, de ses blessures profondes. Alors il faudra sans doute vous rapprocher d’un(e) professionnel(le) qualifié(e) pour vous aider.

> Se mettre en mouvement

Pratique une activité artistique ou manuelle, comme l’écriture dont on a parlé au chapitre précédent, peut vous aider considérablement. En effet lorsqu’on pratique une activité qui nous plait, en réalité on se connecte à elle et donc on calme le flux de pensées.

Il a été démontré que la lecture par exemple, réduit considérablement le niveau de stress d’une personne.

Pratiquer une activité artistique, grâce à l’effet de catharsis dont on a parlé au chapitre précédent, peut vous aider au quotidien à gérer votre anxiété au quotidien.

Pratique une activité sportive est également un bon moyen d’évacuer un trop plein de stress et d’anxiété, via la production d’endorphines. Et si vous êtes pas très sportif, ça n’est pas non plus un problème.

Parce que oui on oublie trop souvent que le fait de marcher, est déjà une mise en mouvement de son corps. Et le fait de marcher 30 minutes ou 1 heure en pleine nature par exemple, peut vous aider à faire baisser votre niveau de stress, c’est donc tout sauf négligeable.

Si vous débutez ou que vous vous remettez au sport, allez-y petit à petit en ne grillant pas les étapes. Vous n’allez pas courir un marathon immédiatement, commencez petit et essayez de vous améliorer petit à petit, c’est la meilleure façon de ne pas vous décourager.

Gérer son anxiété au quotidien, c’est aussi apprendre à se protéger si nécessaire.

La nécessite de se protéger

Se protéger ne signifie pas que l’on va vivre dans une bulle hermétique, à l’abri de tous les dangers et de tout ce qui peut nous générer de l’anxiété. Parce que cela n’est pas possible, et parce que ce n’est qu’en se confrontant à ses peurs qu’on peut finir par les dépasser.

Néanmoins l’idée est de ne pas se rajouter inutilement de l’anxiété et de mettre en place des conditions de vie qui vous permettent de la gérer.

Bien souvent cela commence par le fait d’évoluer un environnement de travail favorable. Si par exemple vous êtes très sensible au bruit, essayer de voir dans quelle mesure il est possible de porter un casque.

Si vous êtes sensible aux lumières fortes comme les néons, essayez de voir s’il est possible d’adapter l’éclairage. Dans les deux exemples cités précédemment, peut-être que du télétravail ponctuel est possible et vous soulagerez du poids de toutes ces stimulations.

Autre exemple sur le plan social, si par exemple vous savez que vous fatiguez vite en présence des autres. Vous pourriez par exemple passer une journée avec un(e) ami(e) puis le lendemain de prévoir une journée seul(e) afin de vous reposer.

En fin de compte, se protéger c’est surtout identifier quels sont ses propres besoins et essayer d’en tenir compte le plus possible. Vous le constatez, on ne s’arrête pas de vivre, on essaie simplement de rendre son quotidien plus doux et moins anxiogène.

Et se rendre la vie moins anxiogène passe aussi parfois, par le fait de prendre vos distances avec des gens qui dévorent votre énergie.

Vous avez peut-être dans votre entourage ce genre de personnes dont la négativité ou parfois la toxicité vient vampiriser votre énergie et génère en vous du stress et de l’anxiété. Si c’est le cas, essayez de mettre de la distance autant que possible avec cette négativité, et gardez en tête que vous avez le droit de faire passer votre bien-être avant tout le reste.

Les informations sont également particulièrement anxiogènes, et le bon choix pour préserver votre santé mentale c’est de couper tous ces flux « d’information en continu ». Soyez rassuré(e) sur le fait que vous serez de toute façon au courant des choses importantes.

Si vous savez que vous avez une tendance naturelle à l’anxiété, inutile de vous en rajouter. Au contraire, essayez de vous apporter de la douceur.

De l’auto-compassion et de la douceur

Une des façons de contrer l’anxiété, c’est de mettre en place des petites habitudes qui vous font du bien. C’est aussi essayer de réduire celles qui vous font moins de bien, en évitant les stimulants (et c’est un buveur de café qui vous dit ça).

Souvent les mauvaises habitudes que l’on prend, sont là pour nous éviter de ressentir cette anxiété. Cela peut être les écrans et les réseaux sociaux, ou bien le tabac, l’alcool, la nourriture, le shopping, les jeux-vidéo ; bref tout ce qui aura pour effet de vous anesthésier.

Bien entendu cela dépend des personnes, mais on est nombreux à avoir cet espèce d’anesthésiant vers lequel on fuit, et qui est là pour nous éviter de devoir ressentir des choses inconfortables. Parce qu’évidemment se confronter à son anxiété, c’est très inconfortable et personne n’a envie de s’y confronter.

L’ennui c’est qu’en faisant ça l’anxiété ne disparait pour autant, au contraire elle a tendance à croître. Et comme elle a tendance à augmenter, on a parfois de plus en plus recours à notre « anesthésiant », parfois jusqu’à l’addiction.

Quand on travaille sur son anxiété, c’est en fait le gros du travail. D’identifier que l’on cherche à l’étouffer, à éviter, et accueillir cette anxiété même si c’est inconfortable, même si c’est difficile.

Le gros du travail c’est d’essayer de ne pas se culpabiliser de ressentir tout ça, en gardant en tête que l’on fait de son mieux avec les armes que l’on a entre les mains. Parce que oui c’est aussi ce perfectionnisme à outrance qui nous rend anxieux et qu’il faut apprendre à laisser tomber.

A la place de ce perfectionnisme, on garde en tête qu’on fait de son mieux et on prend soin de soi. On fait des choix non plus en fonction de l’opinion des autres, mais de ce qui est bon pour nous.

Peut-être que l’anxiété viendra encore frapper régulièrement à notre porte, mais on aura quelques clés pour la reconnaitre et savoir comment la gérer sans qu’elle nous pourrisse la vie. Et c’est bien ça l’essentiel.

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