
1 Se comparer aux autres
> on se compare pour se juger négativement
On évolue toutes et tous dans une société de compétition, que ce soit à l’école ou dans le monde professionnel par exemple, où chacun est finalement mis en concurrence avec d’autres personnes. Il est donc assez naturel que l’on ait cette tendance à se comparer aux autres.
Surtout que les êtres humains sont naturellement des êtes sociaux, c’est donc aussi une façon de créer des liens avec les autres.
L’ennui c’est que la comparaison est bien souvent une façon à peine détournée de se dénigrer. En clair en se comparant aux autres, on finit par trouver mille arguments pour se trouver moins bien et donc s’auto-dénigrer.
Et c’est parce que les hypers ont une tendance à vouloir être perfectionnisme, que face à quelque chose qui leur semble mieux, inévitablement la comparaison se fait. Et elle se fait d’autant plus dans un sens négatif, que notre estime de soi.
C’est logique, si de base on n’a pas une super image de nous, alors le moindre des trucs qui vient des autres nous semblera mieux. Et c’est bien-sûr encore pire avec les réseaux sociaux.
Parce que sur les réseaux sociaux on ne montre que ce qu’on veut bien montrer, et donc dans l’immense majorité on ne montre que le positif jamais le négatif. Cela veut dire que la comparaison est biaisée, puisqu’on prend l’entièreté de notre être, de notre âme pour se comparer à ce qui n’est qu’une apparence, une illusion.
C’est pour cela que si vous sentez que les réseaux sociaux vous fragilisent sur cet aspect-là, n’hésitez pas à les réduire fortement pour que ça n’abime plus autant votre estime de vous.
> Prendre soin de son estime de soi
Et justement en parlant d’estime de soi, prenez du temps ou prendre soin de vous et vous focaliser avant tout sur vous. Essayez d’avoir de la gratitude pour ce que vous avez en essayant de noter chaque soir une ou plusieurs choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant(e).
Quand vous prenez cette habitude, celle de noter le positif de votre vie, alors votre état d’esprit commence à changer et vous vous sentez plus chanceux et moins envieux. Vous respectez votre propre rythme et vos valeurs.
Oui, en tant qu’hypersensible on a plus souvent besoin de se reposer du fait que nos sens sont davantage stimulés. Nous avons des grands flux d’émotions et de pensées à gérer, qui là aussi nous demandent à avoir des périodes où l’on reste seul et au calme.
On est aussi bien plus attaché à certaines valeurs, nous avons énormément de mal à admettre l’injustice par exemple.
Et c’est parce qu’on est différentes, que se comparer aux autres n’est absolument pertinent. On est nous, et, notre sensibilité est une force parce qu’on crée des liens plus authentiques et plus profonds aussi.
Et puis de toute façon la comparaison n’est pas réelle, puisqu’on se compare simplement à une image que l’on se représente. On ne connait pas la vie des gens, ni de quoi le futur sera fait, on se compare à des suppositions.
2 Supposer au lieu de demander
> Supposer crée des malentendus et des conflits
Au fond on aimerait toutes et tous que l’autre devine ce que l’on veut, sans avoir besoin de demander quoi que ce soit. C’est même souvent quelque part un idéal, dans un couple on aimerait que l’autre puisse anticiper nos besoins.
Malheureusement, la télépathie est un art difficile que seuls une poignée de personnes maîtrise. Et la réalité c’est que personne ne peut deviner ce qui se passe dans notre tête et quelles sont nos attentes , si on ne les exprime pas.
Prenons un exemple de la vie quotidienne qui risque de parler à beaucoup de gens, je pense. En rentrant le soir vous trouvez le lave-vaisselle plein et vous vous résignez à le vider en pestant que c’est « encore vous » qui le faites.
Parce que vous c’est évident, il est plein et il vous faut donc le vider, et le fait que ça n’ait pas été fait vous agace (prodigieusement). La vérité c’est que ce qui peut vous sembler évident, ne l’est pas forcément pour l’autre.
Je sais que c’est parfois dur d’admettre que notre réalité, nos certitudes et même nos priorités ne sont pas partagés par les autres.
Dans cet exemple l’autre n’a clairement pas mesuré que cette tâche était importante à vos yeux. Comme à vos yeux c’est une évidence vous avez supposé que ça l’était pour l’autre aussi.
Malheureusement ce genre de supposition ratée débouche forcément sur un malentendu voire potentiellement sur des reproches et sur un conflit.
> Formuler des demandes sans reproche
La solution pour sortir des suppositions c’est exprimer une demande, en la formulant de façon non violente. Ici dans notre exemple, la demande pourrait ressembler à ça :
« J’ai remarqué que le lave-vaisselle est plein. Ça m’aiderait beaucoup si tu pouvais le vider. Est-ce que tu penses pouvoir t’en occuper ? »
Bien-sûr c’est à vous de vous approprier ce genre de formulation, mais cette façon de demander a le mérite de la clarté :
- On part d’une observation, un constat sur quelque chose d’objectif qui n’est pas contestable : « le lave-vaisselle est plein »
- Mon besoin est de recevoir de l’aide sur cette tâche.
- Ma demande c’est que tu puisses t’en occuper, afin que je puisse me consacrer à autre chose.
En utilisant la communication non violente, on sort totalement de la supposition et même du mécanisme de reproche. Puisque là on cherche à faire en sorte que l’autre donne une réponse claire à une demande claire.
C’est limpide et face à ça l’autre est obligé de se positionner, soit en acceptant soit en refusant. Parce que l’autre est en capacité de refuser s’il ne peut pas ou s’il a d’autres priorités.
Mais s’il fait ce choix-là il prend la responsabilité de ce refus, vous n’êtes pas responsable de cela. Lorsqu’on communique on est responsable seulement de sa partie, de ce que l’on dit et de ses actes, ce que l’autre en fait le regarde.
En fin de compte, demander clairement permet d’éviter cette frustration d’attendre en vain que l’autre fasse ce qu’on voudrait absolument qu’il comprenne de lui-même.
Le but c’est qu’à terme et après quelques demandes, l’autre commencera à comprendre ce qui est important pour vous. Personne n’est infaillible évidemment , mais le but que l’autre se mette à anticiper davantage ce qui doit être fait, sans avoir besoin de rappel.
Quitte à son tour à ce l’autre personne vous exprime une demande de façon non violente, sur un besoin non comblé ou s’il a des doutes sur les vôtres. L’idée c’est d’enlever les espaces non-dits, et de responsabiliser chacun.
Et suite à ça, si vous êtes encore face de quelqu’un qui ne veut toujours pas prendre ses responsabilités. De votre côté même si ça pique, malheureusement vous saurez à quoi vous en tenir, et vous ne serez coupable de rien.
3 Se rendre coupable de tout (et n’importe quoi)
> Sortir de la culpabilité pour s’autoriser à être
S’il y a bien une habitude dont il est difficile de se débarrasser lorsqu’elle est ancrée, c’est d’arrêter de se rendre coupable pour tout ou n’importe quoi. Et il faut dire que chez beaucoup d’hypersensibles, et j’en fais partie, culpabiliser est comme une espèce un réflexe.
Il faut dire que notre cerveau ne se met jamais réellement sur pause, et que parfois le flux de pensées négatives est tellement envahissant qu’il devient difficile à gérer.
Alors lorsque vous commencez à ressentir de la honte vis-à-vis des autres, ou de vous sentir coupable de ce que vous avez dit ou fait. Il y a un bon réflexe : celui de s’arrêter de prendre un pas de recul.
Essayer de revenir au calme par la respiration en comptant 5 secondes pour l’inspiration et 5 secondes pour l’expiration, permet de calmer ce flux de pensée et revenir au présent. Cela vous permet de constater que ce ne sont finalement que des pensées, et pas la réalité.
Cela permet de revenir aux origines de ce qu’est votre culpabilité, comprendre de quoi elle vient et ce qui se joue en vous. En faisant ça, vous prenez soin de vous et en sortant de la culpabilité, vous vous donnez de la douceur.
Vous constaterez que bien souvent, vous allez culpabiliser de simplement avoir fait une action qui vous fait de bien. C’est d’autant plus dommage que vous avez le droit de vous autoriser à être pleinement vous, et à mener votre vie comme vous l’entendez.
Que ce soit pour des choix du quotidien, ou des choix plus importants comme celui de quitter une relation ou un travail qui ne vous convient plus, ce sont les vôtres et ils ne regardent que vous. Vous en êtes responsable, mais pas coupable.
Et si votre culpabilité vient de jugements ou reproches formulés par quelqu’un d’autre, gardez bien en tête que la personne ne parle finalement que d’elle-même et projette sur vous ses propres peurs. Même si c’est difficile, laissez la culpabilité à l’autre.
D’une façon générale si vous sentez mal dans une relation quelle qu’elle soit, n’hésitez pas à poser vos limites et à mettre autant de distance que possible afin de vous préserver.
> Préférer la responsabilité
Et si en prenant ce recul, vous vous rendez compte que vous avez dit ou fait n’était pas ok. Vous avez finalement pris conscience que vos paroles et vos actions, étaient absolument pas alignés avec vos valeurs ou ce qui est important pour vous.
C’est peut-être dans ce cas où la culpabilité est la plus difficile à déloger de votre esprit, pourtant il le faut en la transformant en responsabilité.
Oui on a merdé, et c’est normal on n’est pas parfait et on ne fait pas tout bien du premier coup, la perfection n’existe pas. Le fait d’en avoir pris conscience est déjà un énorme pas, que beaucoup ne font pas, et dont vous pouvez être fier.
Mais après, il se passe quoi ? Le but c’est quand même d’essayer de s’améliorer, d’évoluer.
Certaines personnes n’aiment pas l’expression « Devenir une meilleure version de soi-même », pourtant cela me semble être la meilleure démarche possible. On ne change pas qui on est, par exemple si on est quelqu’un d’introverti, on ne deviendra jamais ultra-extraverti.
Mais on peut essayer de travailler à prendre de l’assurance, à commencer des activités comme le théâtre qui peut aider à être davantage à l’aise dans les relations aux autres ou pour la prise de parole en public.
Dans ce cas-là on ne change pas qui on est, on ne devient pas extraverti on reste introverti. On devient en quelque sorte une « meilleure » version de l’introverti, en faisant en sorte qu’elle ne soit plus un obstacle.
Cet exemple c’est pour montrer ce qu’on peut mobiliser la responsabilité pour essayer d’évoluer sur quelque chose qui ne nous convient pas. Et en sortant de la culpabilité, sans se mettre non plus une pression de dingue à vouloir que tout soit parfait.
4 Se mettre trop de pression
Les hypersensibles sont souvent des perfectionnistes, en clair lorsqu’ils se lancent dans quelque chose ils veulent placer la barre haute. Souvent même on est dans l’illusion de vouloir atteindre quelque chose de parfait, ce qui finalement peut nous faire plus de mal que de bien.
Puisqu’on ne parvient que très rarement à atteindre cette perfection, cela peut nous amener à ressentir de l’insatisfaction, parfois même de la culpabilité de ne pas y arriver.
Mais vouloir quelque chose de parfait, c’est se mettre une pression démentielle sur les épaules. Une pression que le plus souvent l’on ne ferait même pas subir aux autres, c’est donc d’autant plus absurde de se la mettre.
Comme le fait de se juger aussi durement, notamment sur ses échecs passés, jusqu’à se coller une étiquette sur soi si difficile à enlever. L’étiquette de « je ne suis pas doué pour telle chose », qui est une fausse croyance qui à force de se la répéter, devient réelle dans votre esprit.
Sauf qu’elle n’est que dans vos pensées, elle n’est pas réelle, et donnez vous le droit de la retirer cette étiquette. Elle vient tout droit du passé et vous avez le droit de vous réinventer, vous pouvez évoluer, vous l’avez d’ailleurs déjà fait par le passé.
Sortir du perfectionnisme c’est aussi d’arriver à admettre qu’on n’a pas le contrôle sur tout. Et c’est vrai que c’est pas évident, d’accepter que l’on n’a pas le contrôle sur ce que font les autres et sur ce qui va se passer.
Difficile surtout d’admettre qu’en réalité les choses sont éphémères et que la vie se déroule rarement comme on l’avait prévu.
C’est aussi pour ça qu’il faut lâcher cette quête de perfection, parce qu’elle est impossible. Mais viser plutôt l’équilibre et le respect de ce qui est important pour vous.
En réalité il vaut mieux remplacer le fait de « vouloir tout faire parfaitement », par « simplement faire de son mieux ». Parce que faire de son mieux c’est suffisant, et c’est encore mieux en se faisant passer en premier.
5 Faire passer les autres avant soi-même
La gentillesse est une qualité précieuse qu’il faut absolument conserver, néanmoins elle n’empêche pas de poser des limites si nécessaire. Elle sont d’autant plus nécessaire, qu’elles garantissent le fait que l’on abuse pas de votre bienveillance.
Beaucoup d’hypersensibles ont tendance à endosser le rôle de sauveur, en passant ainsi pouvoir « sauver » la personne d’elle-même et faire qu’elle guérisse et qu’elle change.
La réalité qu’il ne faut pas occulter, ce qu’on ne peut pas obliger les gens à cette prise de conscience. On ne peut pas attendre d’eux qu’ils changent, si eux de leur côte ne mettent rien en place pour cela.
Dans les relations notamment, cette posture de sauveur peut nous amener à rentrer dans une relation qui n’est pas saine. Vous avez peut-être déjà entendu parler du triangle de Karpman aussi appelé « triangle dramatique ».
Rien qu’au nom « triangle dramatique » on voit déjà que ça sent pas très très bon, grosso modo ça ressemble à ça :

La difficulté de ce type de relation, c’est que même si vous rentrez dans la relation en tant que sauveur, chacun finit par y changer de place. Et la relation finit par ne jamais être équilibré, puisqu’il y a constamment un rapport de force entre les personnes.
Et même s’il change régulièrement, chacun tient un rôle précis, ce qui crée une relation qui n’est pas saine et qui ne peut pas être épanouissante pour qui que ce soit. Parvenir à l’identifier, c’est déjà une énorme avancée, car beaucoup n’en ont en réalité même pas conscience.
C’est parce que vous êtes à la recherche d’équilibre, que vous allez essayer de ranger votre costume de sauveur(se) au placard. Quitte à vous faire aider par un professionnel, si vous sentez que « c’est plus fort que vous ».
Gardez en tête que vous n’avez pas besoin de sauver le monde entier pour être aimé, vous êtes suffisant. Et c’est pour ça que vous devez vous faire passer en premier, pour pouvoir être bien avec les proches, ceux en qui vous pouvez avoir confiance.
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