Hypersensibles : comment arrêter de culpabiliser ? 4 conseils pour essayer d’en sortir

Hypersensible arrêter la culpabilité

Les hypersensibles et la difficulté de ne pas se sentir coupable

On est beaucoup (et j’en fais partie) à ressentir régulièrement de la culpabilité. Y compris pour des choses pour lesquelles on se rend compte après coup, qu’il n’y avait vraiment pas de quoi culpabiliser.

C’est parce que la culpabilité est une émotion qui s’installe de façon un peu insidieuse. Très souvent c’est un véritable conflit intérieur qui se joue en nous. Envahi par mille pensées, les hypersensibles vivent cette culpabilité comme une véritable guerre à l’intérieur de soi.

Vous avez peut-être en tête l’image du petit ange et du petit diable au dessus de la tête, qui vous dise si faire telle action est une bonne chose pour nous ou pas. C’est ce conflit intérieur là, et le fait de faire un choix (ou non) qui peut nous amener à nous sentir coupable.

> La honte et la culpabilité

Bien souvent aussi la culpabilité se mêle avec d’autres émotions négatives comme l’embarras ou la honte.

Avoir honte est différent de se sentir coupable, puisque dans ce cas c’est davantage lorsque le regard des autres nous pèse. Tandis que la culpabilité c’est vraiment le fait de s’en vouloir de ce que l’on fait ou non.

Et lorsqu’on se sent coupable, c’est vraiment un sentiment de faute que l’on ressent. Et le plus grave c’est que peu importe que la faute soit réelle ou non.

Et c’est ce qui fait que la culpabilité peut devenir rapidement un poison. Et c’est parce que cet état émotionnel peut se mêler à d’autres et s’installer plus durablement, qu’il faut essayer de le stopper le plus rapidement possible.

Et cela commence par le fait d’identifier si une faute a été commise ou non, et c’est loin d’être toujours le cas.

> Identifiez l’origine de la culpabilité

Identifier l’origine de la culpabilité, ce n’est pas seulement se focaliser sur l’action qui a été faite ou qui n’a pas été faite. C’est le fait de savoir si l’action que vous avez faite est conforme à vos valeurs ou non.

Pour une personne hypersensible, la question des valeurs a une place centrale de sa façon de réfléchir et son fonctionnement. Elle y est davantage attachée et aura tendance à les défendre plus intensément qu’une personne qui n’est pas hyper.

Or même si vous pouvez avoir commis une erreur, il va arriver aussi parfois que vous culpabilisiez pour une action qui correspond à vos valeurs, C’est paradoxal de culpabiliser pour une action qui vous fait du bien ou qui pouvait être importante pour vous.

Dans ce cas, on voit que le fait de se rendre coupable de quelque chose qui vous tient à coeur, est d’autant plus dommage.

Parfois ce n’est pas forcément vous, mais quelqu’un de votre entourage qui vous fait ce reproche-là. Dans ce cas, le problème vient sans doute davantage du fait que c’est ce que vous dit cette personne, qui crée cette culpabilité.

C’est à tout ça qu’il vous faut démêler, mais ça ne peut se faire qu’en prenant du recul sur la situation.

1 Prendre du recul

Le fait de penser de façon intense, comme dans une sorte de flux permanent, est une caractéristique très courante de l’hypersensibilité. Et parvenir à calmer ce flux de pensées par la méditation ou la cohérence cardiaque par exemple, est quelque chose d’essentiel pour votre santé mentale.

Parce que ce n’est qu’avec ce recul, que vous pourrez commencer à relativiser ce qui se passe et de prendre conscience qu’il s’agit simplement de vos pensées. Cela signifie que ce n’est pas la réalité, ce sont simplement vos pensées qui vous ont encore amené loin.

C’est à ça que le recul sert, à se donner un temps de respiration et calmer temporairement toutes ces pensées négatives. Comme toutes les émotions la culpabilité n’est que temporaire et finit toujours pas passer.

Et même si c’est difficile, il faut essayer de sortir de cette quête de la perfection. Et accepter qu’on puisse parfois se tromper, ou de ne pas avoir le contrôle sur les choses.

Vous connaissez peut-être la citation de Jeanne Moreau (qui l’aurait visiblement emprunté à John Lennon) : « La vie, c’est ce qui vous arrive alors que vous étiez en train de prévoir autre chose. »

Hypersensible heureux, vie qui arrive

Même si c’est difficile parfois à accepter, dans la vie tout ne se déroule pas exactement de la façon dont vous l’aviez imaginé. D’ailleurs je pense que je ne vous apprends rien, il s’est sans doute produit dans votre vie des événements positifs ou négatifs que vous n’auriez jamais pu prévoir.

Même si c’est souvent inconfortable, c’est quelque chose de normal. Et comme les hypersensibles ont souvent un côté perfectionniste et un besoin de contrôle, c’est un long chemin que de parvenir à accepter cela.

Comme le fait de faire des erreurs et de se sentir coupable pour ça. Comme le fait également, un peu absurde vous en conviendrez, de se sentir coupable alors même qu’on n’a rien fait de mal.

Et c’est sans doute d’avoir de la compassion envers soi-même qui nous permet de sortir de cette culpabilité.

2 Vous avez le droit à la douceur

Et c’est tellement à l’opposé du fonctionnement qu’on est beaucoup à avoir intégré. Sortir de la culpabilité est un sacré chemin à parcourir, surtout si en tant qu’ hypersensible empathique vous avez tendance à faire passer les besoin des autres avant les autres.

Parce que oui, arrêter de culpabiliser ne signifie pas seulement de ne plus se juger négativement, et cesser de se faire des reproches. C’est avant tout s’autoriser : s’autoriser à être.

C’est sans doute s’autoriser le plaisir de vivre, même si ça peut être mal vu par la société ou par certains proches qui ne comprendraient pas. Vous avez le droit de mener votre vie comme vous l’entendez.

Oui vous avez le droit de partir d’une relation qui vous fait souffrir, de changer de boulot si celui-ci vous pèse. Vous avez le droit de changer, recommencer, et vouloir mener la vie qui vous correspond.

Vous avez aussi le droit et même quelque part le devoir de prendre soin de vous. Parce que si on veut être bien avec les autres, ça commence par le fait d’être bien avec soi-même.

C’est quand vous vous autorisez à être vous-même et imparfait(e), que vous ne vous enfoncez plus dans la culpabilité. Vous prenez les rênes de votre vie, et en devenez responsable.

3 Vous n’êtes pas coupable, vous êtes simplement responsable de vos actions.

> Dans une relation, on est seulement responsable de ce qui nous concerne

C’est important d’avoir cette distinction bien en tête, et c’est ce qui permet de s’enlever ce poids de la culpabilité.

En réalité les choses sont simples, on est juste responsable de ce qu’on a fait ou non. Et cela ne nous rend pas coupable de quoi que ce soit, simplement responsable et c’est déjà pas mal.

Et si vous constatez que le comportement que vous avez eu n’est pas alignée avec les valeurs qui vous sont chères. Alors comme vous êtes responsable de vos actions, vous êtes en capacité d’agir pour faire en sorte que ça ne se reproduise plus.

En revanche si votre comportement est conforme avec vos valeurs, vous n’avez pas à vous sentir coupable ni responsable de quoi que ce soit. Comme indiqué dans le chapitre du dessus, vous avez le droit de vous faire du bien et de penser à vous.

C’est également très important de ne pas se sentir responsable de quelque chose qui ne nous appartient pas.

Parce que lorsqu’on prend une décision ou qu’on fait quelque chose, on sait que l’on ne peut pas avoir le contrôle total sur les conséquences. Ainsi, même agir avec une bonne intention peut être reçu avec de la souffrance par autrui.

Par exemple si on dit à une personne dépressive de « se bouger les fesses » pour améliorer sa vie. Même si vous aviez peut-être une bonne intention à la base, le conseil que vous délivrez que ce soit dans le fond et dans la forme est inapproprié.

Le principe même de la dépression, c’est de priver la personne de toute force de volonté et de motivation. Recevoir des propos du type « bouge toi les fesses », ne fait que l’enfermer dans sa propre culpabilité de ne pas y arriver.

En réalité concernant les relations aux autres, les choses sont relativement simples à comprendre et même à résumer. Vous n’êtes pas coupable de quoi que ce soit et seulement responsable de ce qui vous concerne.

Pour reprendre notre exemple précédent, vous êtes simples responsable des mots inappropriés que vous avez pu avoir. Et l’autre personne est responsable de la façon dont elle accueille ce qu’elle vous dit.

> Vous ne pouvez pas changer les gens

Une des tentations que nous pouvons également avoir, c’est de tenir les autres pour responsable de nos propres malheurs. Mais si quelqu’un vous fait du mal, c’est de sa responsabilité et ce n’est pas à vous de la porter.

On est simplement co-reponsables avec l’autre, de la relation que l’on a ensemble.

Cela veut dire que si l’autre fait le choix de vous faire des reproches au point que cela vous fasse culpabiliser. Cela aura surement pour conséquence concrète de dégrader la relation que vous aviez.

Autre précision importante, vous n’allez pas pouvoir sauver ou guérir l’autre, si l’autre ne le veut pas. Et si jamais il doit y avoir une remise en cause et une évolution importante, c’est parce que la personne aura pris la responsabilité d’évoluer là-dessus.

Mais vous ne pourrez évidemment pas l’inciter ou l’obliger à changer, c’est sa responsabilité. Beaucoup d’hypersensibles ont ce syndrome du sauveur, dont il faut essayer petit à petit de sortir car il crée des relations déséquilibrées souvent malsaines.

Et si de votre point de vue l’autre ne prend pas ses responsabilités, vous n’avez aucune raison de vous en sentir coupable.

A l’inverse, si vous faites des reproches à quelqu’un d’autre parce que vous êtes exaspéré d’une situation. Cela aura forcément un impact sur la qualité de la relation que vous avez.

De votre côté, vous pouvez faire en sorte d’améliorer la partie qui vous concerne. Et si jamais vous souhaitez « que votre parole soit impeccable« , il est intéressant de se tourner du côté de la communication non violente.

4 Améliorer ses relations

Pour tout le monde et particulièrement pour les personnes hypersensibles, la CNV (communication non violente) est vraiment une piste intéressante pour essayer d’améliorer vos relations aux autres. Evidemment pour prolonger le chapitre précédent, on parle uniquement de ce qui est sous votre responsabilité.

Lorsqu’on explique ce qu’est la communication non violente, généralement on présente l’acronyme OSBD. Et comme je n’ai pas l’intention de réinventer la roue, ni beaucoup d’imagination, je vais joyeusement présenter ce qu’est l’OBSD (et si vous connaissez déjà, je vous autorise à sauter les 3 petits paragraphes suivants)

OSBD c’est l’Observation d’une situation sans le juger, et exprimer le Sentiment qu’elle nous inspire. Bon, on a déjà le O d’observation et le S de sentiment, reste le B de besoin et le D de demande.

Parce que la suite c’est d’exprimer un Besoin que l’on a. C’est là qu’on sort du « tu » qui peut être perçu par l’autre comme accusateur, et on parle de soi en disant « je ». On sort du jugement de l’autre, et on parle de soi en exprimant ce qu’on ressent et de ce dont on aurait besoin.

Enfin la dernière étape est de formuler une Demande (le fameux D de l’OSBD), demande que l’autre est en capacité de refuser. Ce dernier point est très important, parce que contrairement aux préjugés la CNV ce n’est certainement pas de dire oui à tout.

On peut très bien dire « non » si cela ne nous convient pas, si cela n’est pas en phase avec nos croyances ou nos valeurs (d’une façon générale, ce qui est important pour nous).

Comme toutes les pratiques il faut du temps pour que vous l’intégriez totalement dans votre fonctionnement. Mais le fait de l’avoir en tête, et de faire de votre mieux pour être dans cette non violence, est déjà énorme.

Evidemment puisqu’on est dans la thématique de la culpabilité, ne culpabilisez pas de ne pas y arriver en toute circonstance. De votre côté, vous cherchez à vous améliorer, alors soyez fiers de votre démarche et des progrès que vous accomplissez.

De son côté, l’autre peut choisir d’y être réceptif, ce qui améliorera clairement la relation que vous aviez. Il peut tout aussi bien ne pas y être réceptif, mais dans tous les cas de notre côté on aura fait de notre mieux pour préserver la relation.

Là encore on n’est pas responsable des actions ou du comportement de l’autre, on est responsable seulement de sa partie et de ce qu’on fait. C’est cette responsabilité là qui nous enlève ce costume de coupable, il est beaucoup trop lourd à porter alors on décide à partir d’aujourd’hui de le laisser au vestiaire.

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