Procrastination : Comment arrêter de tout remettre au lendemain quand on est hypersensible ?

arrêter de procrastiner

Qu’est-ce que la procrastination ?

Pour définir ce dont il s’agit, je pense que le mieux est de se servir d’un exemple. Et pour cela j’aurais juste besoin de puiser dans mon expérience personnelle.

Cela faisait maintenant plusieurs semaines voire plusieurs mois, que je repousse l’écriture d’un nouvel article sur ce blog. Par manque de temps et par fatigue, je repousse toujours au lendemain l’écriture d’un nouvel article.

Alors même qu’écrire des articles sur ce site, est quelque chose qui me plait. Faire des recherches, tenter de rendre simple des notions parfois complexes, essayer d’aider, j’y prends réellement du plaisir.

En réalité ceux qui pensent que la procrastination c’est simplement reporter au lendemain des choses que l’on ne veut pas faire, se trompent lourdement.

C’est bien plus complexe que ça, et si comme moi vous procrastiniez régulièrement par manque de temps, ou par fatigue aussi. Ce sont des choses qui, j’imagine, vous parlent également.

Vous remarquerez que j’en parle au passé, c’est justement parce que l’objectif est de parvenir à la dompter.

Pour revenir sur mon cas personnel et sans raconter ma vie, parce que ça sera forcément très intéressant pour vous. Si je parle de la procrastination concernant ce site j’en suis venu à la conclusion que l’objectif c’est à présent de se tourner vers l’avenir et de publier à nouveau de façon beaucoup plus régulière.

Ce qui est difficile, dans mon exemple comme dans le votre, c’est de sortir de cette espèce de cercle vicieux dans lequel on s’est enfermé petit à petit. Parce que oui, plus on repousse ce qu’on doit ou ce qu’on veut faire, et plus il devient difficile de faire cette fameuse « action ».

Parce qu’on installe sans le vouloir cette difficulté à passer à l’action, et qu’à force de repousser le moment de le faire, et bien on installe une habitude. C’est l’habitude de la procrastination.

Mais ce qui est paradoxal, c’est que vous et moi on sait tout ça, même si on n’arrive pas forcément à mettre des mots dessus. On voit bien que procrastiner n’est pas une bonne chose, que ça ne nous rend pas service, ni heureux

On a conscience qu’au fond le fait de remettre au lendemain ne résout rien, et qu’on ne fait que repousser le problème. Et que même souvent, le fait de faire l’autruche ne fait que le renforcer.

Et bien souvent on s’en rend compte après coup, quand il est trop tard, et souvent même on s’en veut d’avoir été « aussi bête ». Et pourtant on a tendance à recommencer.

Alors si on sait que c’est « pas bon » pourquoi on le fait quand même ? Parce qu’on ne décide pas d’arrêter de procrastiner d’un simple claquement de doigts. Et désolé pour celles et ceux qui ne savent pas claquer des doigts, l’image ne leur parlera pas.

Pourquoi est-ce qu’on remet au lendemain ?

Les personnes qui ont un mauvais esprit résument ça en de la paresse. Et c’est vrai que parfois elle peut être présente. Mais ça serait une erreur de résumer la procrastination à cette supposée flemme.

C’est pas juste la flemme de faire, qui explique l’inaction. Souvent ce qu’on constate notamment chez les hypers, c’est que c’est surtout la peur qui paralyse.

Et la peur c’est le mental qui s’emballe et qui quitte lentement la réalité, pour venir nous parler de nos pires angoisses. Donc ça peut être plein de peurs différentes : peur d’avoir l’air ridicule, peur d’échouer, peur de réussir aussi parfois …

Peur de ci, peur de ça, le mental est parti dans ses pensées et y a construit ses scénarios catastrophes. Ceux qui font que vous allez continuer à procrastiner, puisque la peur a commencé à bien s’installer dans votre cerveau.

Vous le savez par définition la peur est irrationnelle et il est très difficile voire impossible de se contrôler.

Par exemple pendant des années j’ai eu la phobie des chiens, et on avait beau me dire que le chien était gentil, ça ne changeait pas le fait que j’avais peur. Et évidemment le chien le ressentait et modifiait son comportement, ce qui augmentait d’autant ma peur.

Vous le voyez le joli cercle vicieux qui est en train de se former.

En tout cas tous « les anxieux de la vie » comme moi, savent que quand le mental s’emballe, il est difficile de le faire taire. Néanmoins ça n’est pas une fatalité.

Pour vous aider à vous en détacher et parvenir à lâcher-prise, des outils comme la méditation vous aident à les identifier pour ce qu’elles sont. C’est à dire de simples pensées, qui ne sont pas la réalité.

Il existe pas mal de façons de calmer son mental et améliorer son bien-être, l’idée c’est ici de comprendre pourquoi on remet au lendemain. Et ce qu’on peut constater c’est que souvent ça vient du fait qu’on ne sent simplement pas capable de réaliser cette action, qu’elle nous semble trop difficile pour le moment.

1 Essayer de se faciliter la tâche

Ce qu’on peut déjà constater, c’est que ce qu’on appelle la tolérance à l’effort, n’est pas la même pour tout le monde. Pour le dire plus clairement, en tant qu’hypersensible beaucoup d’actions nous demandent un effort parce que nous sommes davantage stimulés au niveau des sens.

C’est d’ailleurs parce que nous sommes sur-stimulés que nous avons régulièrement ce besoin de se retrouver seul, et de pouvoir nous reposer. C’est pour ça qu’on a souvent le sentiment d’être souvent fatigués.

Comme l’action nous semble difficile et très coûteuse en énergie. Et comme on ne sent « pas suffisamment en forme », trop fatigué pour parvenir à réaliser l’action que l’on veut faire. Et bien c’est là qu’on procrastine.

Prenons l’exemple d’un appel important que l’on doit passer. Pour plein de personnes passer des appels téléphoniques s’avère pénible, certaines en développent même une phobie.

Mais même si cela vous semble simplement inconfortable, difficile, il faut essayer de se faciliter la vie.

Si par exemple, vous avez peur de ne pas savoir quoi dire, n’hésitez pas à vous noter sur un papier les points importants que vous ne souhaitez pas oublier. Cela va vous aider d’avoir ce support sur lequel vous appuyer.

S’il s’agit de la peur de parler à un ou une inconnu.e, pourquoi ne pas vous entraîner en commençant par appeler un proche en qui on a confiance. Ainsi vous ferez d’une pierre de coup : à la fois en prenant des nouvelles de quelqu’un qui vous est cher, et vous aurez l’énergie nécessaire pour passer ce coup de fil inconfortable.

Concernant l’exemple de ma phobie des chiens que j’évoquais au chapitre précédent, il y avait également une logique de procrastination. En réalité je ne faisais qu’éviter de les rencontrer, ce qui ne résolvait rien et ne faisait au contraire que renforcer cette peur.

Alors comment en guérit t’on ? Même si aujourd’hui je ne suis pas forcément toujours 100 % à l’aise avec certains chiens, ça va nettement mieux et c’est beaucoup plus vivable.

Alors comment j’ai fait ? Malheureusement il n’y a pas de miracle, il a fallu que j’arrête de les éviter systématiquement. Il n’y a qu’en essayant de rentrer en contact avec eux, petit à petit sur des périodes de plus en plus longues, que progressivement ma phobie est partie.

Dans les deux exemples que je cite, on voit que pour éviter de remettre au lendemain. Il faut essayer de décomposer une tâche qui semble difficile en plusieurs petites tâches qui vous sembleront plus simples.

Non, on ne va pas guérir d’une phobie des chiens en se mettant d’emblée au milieu de 12 rottweillers qui n’ont pas mangé depuis la veille. Je pense que c’est de toute façon une très mauvaise idée, mon conseil du jour : ne faites pas ça !

Non on y va pas étape, on commence par caresser un petit chien, qui nous semblera plus calme que les autres. et on répétera la même action la prochaine fois … etc

Et progressivement, en répétant ce genre de petites actions tous les jours, c’est là qu’on cesse de procrastiner et qu’on agit réellement. C’est peut-être pas très spectaculaire, mais c’est ce qui fonctionne.

De la même façon, le fait d’écrire les choses importantes que l’on doit dire avant un appel inconfortable, a pour conséquence de transformer une action difficile, en deux actions plus simples.

C’est vraiment de ça dont on parle quand on parle de se simplifier les choses. et c’est ce qui permet de ne plus repousser au lendemain. En tout cas plus aussi souvent, parce que la difficulté c’est aussi de parvenir à rester discipliné quoi qu’il arrive.

Pour cela la clé c’est de travailler sur la confiance en soi, et penser long terme.

2 Penser long terme

Il arrive aussi pour qu’on procrastine parce qu’on juge que l’action n’est pas assez utile. Ou plus exactement on a du mal percevoir les effets bénéfiques de l’action, parce qu’on la juge trop lointaine.

Cette action nous semble peu utile sur le moment, parce que le résultat se fera plutôt sur le long terme.

Par exemple si on on se lance dans un programme sportif pour perdre du poids, il ne sera pas forcément évident de se motiver pour certaines séances de sport. On aura tendance à procrastiner parce que cela demande de produire un effort pour un résultat qui de toute façon n’est pas immédiat.

Pire, lorsque les résultats tardent à venir, ce qui se produit souvent parce que les réussites mettent du temps à se construire. Il y a parfois la tentation bien humaine de de se décourager et même d’abandonner ce dans quoi on s’est lancé.

Même s’il n’y a pas de produit miracle qui aide à lutter contre la procrastination et le renoncement. Il y a tout de même quelques bons réflexes qui pourraient vous aider à beaucoup moins remettre les choses au lendemain.

3 Ne pas se juger trop durement

Même si vous êtes responsable des actions que vous faites ou que vous ne faites pas, essayer de ne pas rajouter de culpabilité. Ne vous jugez pas paresseux ou feignant et regarder ce qui se passe sans vous dénigrer.

Ce qui se passe, c’est que vous rencontrez simplement une difficulté à passer à l’action.

Et cette difficulté-là est très courante, beaucoup de personnes la vivent également. Cette tendance à procrastiner vous complique déjà l’existence, vous n’avez donc pas besoin de vous rajouter de l’auto-dénigrement.

Essayer de commencer à appliquer ce qu’on appelle l’auto-compassion, c’est à dire simplement le fait d’être doux avec vous-même. Oui vous n’avez pas géré la situation comme vous l’auriez souhaité, mais vous devez éviter de perdre foi en vous et vos capacités.

4 Préserver sa confiance en soi

Beaucoup de personnes hypersensibles manquent de confiance en elle et en leur capacité. Et même lorsqu’elle est présente, cette confiance reste fragile et le moindre échec peut la faire vaciller.

Ce qui est important d’avoir en tête, c’est que votre valeur ne dépend de vos réussites ou de vos échecs. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas fait la séance de sport que vous aviez prévu, que vous êtes nul(le) et que vous devez en avoir honte.

Au contraire le fait que vous ayez eu la volonté de réaliser une action pour améliorer votre vie et votre bien-être, c’est déjà énorme.

Surtout que lorsque on est hypersensible, passer à l’action peut s’avérer parfois plus difficile. Notre tendance à tout analyser et à essayer de réfléchir à tout ce qu’il y a à faire et aux conséquences éventuelles, retarde bien souvent le moment de passer à l’action.

Et pour peu qu’on ait un profil multi-potentiel, on aura tendance à se lasser d’une activité et à la laisser tomber pour basculer sur une autre. Dans ce cas-là on aura du mal à terminer son projet, puisqu’on a déjà l’esprit ou l’énergie focalisée sur autre chose.

Alors si vous avez la tentation de vous juger garder en tête que c’est difficile de ne pas procrastiner de ne pas renoncer, et essayez de ne pas minimiser le positif de vos actions. Le plus important c’est que vous aviez la volonté d’agir et vous aviez commencé à vous mettre en action, cela est suffisant pour que vous soyez fiers de vous.

5 Dédramatiser l’échec et rester concentré sur le long terme

Si on revient sur notre exemple de la séance de sport que l’on n’a pas faite, ce qui peut aider à ne pas nous juger trop durement c’est d’avoir en tête que la vie fonctionne par cycles.

Comme la faune et la flore en fonction des saisons, nous avons de notre côté des jours où nous nous sentons bien et d’autres non. Et les jours où ça ne va pas, on continue tout de même à essayer de faire de son mieux.

Il faut simplement accepter que le « mieux » de ce jour-là, ne sera pas le même que lorsqu’on est en forme, et c’est logique.

Pour revenir sur notre exemple de la séance du sport non faite, non elle ne vient pas annuler tous les efforts que vous avez mis pour votre objectif de perte de poids.

Pour rester sur cet exemple qui m’a concerné dans le passé, et qui parle à beaucoup de personnes. Non, le fait de consommer un repas gras ou riche en calories ne vient pas non plus réduire à néant un régime.

Dédramatiser vos échecs parce qu’ils n’ont rien de définitif quand on parle de quelque chose qui se réalise sur du long terme. Pour revenir sur mon exemple, vous pouvez faire une séance de sport le lendemain, et rééquilibrer votre alimentation lors des repas suivants.

Quand on visualise clairement son objectif, remettre au lendemain n’est pas grave. La procrastination ne vient pas annuler tout ce qui a été fait avant, on reprend simplement au point où on en était.

Vous connaissez la fable du « lièvre et de la tortue », je vous laisse deviner de quel animal il vaut mieux s’inspirer. Au final on essaie de ne plus se dénigrer et on fait de son mieux, et on avance petit pas par petit pas.

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