
Pourquoi on se fatigue davantage ?
> Les hypersensibles ne sont pas plus fainéants que les autres
Est-ce que comme moi vous avez la sensations d’être très souvent fatigué ? Rassurez vous c’est quelque chose de très courant chez les personnes hypersensibles. On est très nombreux à avoir régulièrement besoin de calme et de repos, et même de profiter de moments de solitude notamment pour les personnes introverties.
On est nombreux, dans la vie active ou même étudiant(e) à ressentir une immense fatigue quand on rentre le soir. C’est même bien souvent déjà dans la journée que cette fatigue commence à poindre le bout de son nez.
Ce qui rend bien-sûr la fin de la journée très longue à atteindre, que l’on finit par voir comme une espèce d’horizon interminable. Bien-sûr autant vous dire que lorsque la journée est finie, ça fait bien longtemps que notre batterie est vide, et qu’on se sent littéralement vidé.
On en a tous connu, je pense, des journées qui nous semblent particulièrement pénibles et interminables et pour lesquelles on a qu’une hâte : Se glisser sous sa couette. Et contrairement à ce que certaines personnes, ou à ce qu’on peut parfois penser de nous (à tort), ce n’est pas de la fainéantise.
Dans le monde du travail notamment, on est sans cesse stimulé par le bruit, les lumières, les collègues qui viennent interrompre notre travail et tant d’autres choses qui viennent vider notre batterie. Nous vivons cela comme de la sur-stimulation, nous arrivons à saturation car les hypersensibles vivent aussi de l’hyperesthésie.
> L’hyperesthésie et la fatigue émotionnelle
L’hyperesthésie c’est le fait d’avoir un ou plusieurs sens particulièrement réactifs (sensibles justement), et le fait d’être très stimulé au niveau sensoriel engendre inévitablement une fatigue.
Me concernant c’est plutôt une sensibilité auditive et olfactive, mais pour d’autres cela sera peut-être davantage une sensibilité au toucher ou au niveau visuel. Finalement peu importe quels sont les sens, ça crée inévitablement de la fatigue tout au long de la journée.
Il n’y a pas de miracle, les néons ne vont pas faire du bien aux personnes qui sont sensibles sur le plan visuel. Comme les open-space ne seront pas adaptés à celles sensibles sur le plan auditif, pour ne prendre que ces deux exemples.
Cette fatigue que l’on ressent, aura tendance à faire émerger ou à exacerber des émotions que l’on considère comme négatives.
On a été nombreux à connaître des mauvaises expériences, de journées à devoir retenir toute la tristesse ou tout la colère que l’on ressentait. Et d’être obligé de la gérer un petit comme un peu, en rallongeant la pause WC histoire de ne pas être vu dans cet état.
Et lorsqu’on est submergé par ces émotions, par cet hyper-émotivité ; nous avons un grand flux de pensées négatives à gérer dans notre tête. Ces pensées négatives, c’est souvent la honte que l’on ressent vis-à-vis du regard des autres ou de se sentir coupable de nos réactions et de ne plus arriver à se maîtriser.
Bien-sûr tout ce flux de pensée vient encore nous fatiguer davantage, on est en plein dans le cercle vicieux de la fatigue dont il faut essayer de s’extraire le plus tôt possible. Surtout que votre corps va vous envoyer quelques signes pour vous faire comprendre que vous n’en pouvez plus.
> Les signes d’une fatigue chronique
Parfois on oublie de l’écouter pourtant le corps est un très bon messager pour nous signaler lorsque quelque chose cloche. Essayer de bien y prêter attention, car notre corps nous parle.
Personnellement j’ai remarqué que lorsque j’étais épuise, j’avais tendance à avoir la paupière qui saute, ou d’autres fois c’est le ventre qui m’envoie un signal.
Parfois ces signaux ne sont d’ailleurs pas uniquement imputables à la fatigue, mais à d’autres phénomènes qui lui sont liés. Typiquement dans mon cas une anxiété et sans doute une consommation de café excessive également.
Pour d’autres ce seront d’autres signaux comme le mal de dos par exemple, d’ailleurs l’expression « en avoir plein le dos » existe parce que le corps nous envoie ce signal-là. Le signal que c’est trop, et qu’on n’en peut plus.
Pour essayer de pallier à cette fatigue, ou en tout cas de la gérer comme un peu, spontanément on essaie de s’adapter. Spontanément on va adopter certaines comportements d’adaptation afin de pouvoir résister à cette fatigue et rester accepté socialement.
J’en ai parlé mais typiquement prendre beaucoup de café qui finalement provoque encore davantage de nervosité et de stress. Et il y a bien d’autres exemples de ces petites choses qu’on utilise comme des béquilles: par exemple de la nourriture en excès notamment sucré.
Ca peut être aussi de la consommation ou de drogue ou simplement faire des achats compulsifs. Toutes ces choses qui ne règlent en rien l’épuisement que vous vivez, et qui au contraire auront tendance à l’amplifier.
Parce qu’au lieu de vivre ses émotions, on a choisi la fuite et le déni. Ce n’est pas un jugement, c’est difficile de se retrouver confronté à de l’anxiété ou à une déprime qui a tendance à devenir de plus en plus chronique.
Pourtant écouter ce que nous dit notre corps, c’est déjà sortir du déni et commencer à prendre soin de soi.
1 Prenez du recul
On a commencé à en parler dans le chapitre précédent, mais ce n’est qu’à partir du moment où vous prenez du recul que vous commencer à écouter ce que votre corps est en train de vous dire. Et c’est d’autant plus nécessaire que c’est justement lorsqu’on ne l’écoute plus que l’on finit en burn-out.
Admettre que l’on est fatigué, que c’est trop pour nous et qu’on y arrive plus est tout sauf un signe de faiblesse.
Contrairement à ce que la société nous renvoie et tous ces gens qui ont tendance à dire « tu t’écoutes trop ». C’est justement s’écouter qui est une très bonne chose, qui permet d’être à l’écoute de nos besoin et de prendre soin de nous.
Vous, vous avez même identifié que les pensées et les émotions négatives qui vous viennent, sont davantage présentes parce que vous êtes fatigué. Et du coup tout ça s’entretient.
Il est toujours important de se détacher de ses pensées, quitte à se le répéter dans sa tête. Tout ce que vous pensez de négatif, ça n’est pas vous, vous n’êtes pas vos pensées.
Un peu comme lorsqu’on nous demande « Qu’est ce qu’on fait dans la vie ? », et que la réponse attendue est de dire son métier en commençant par « je suis … ». Comme votre activité professionnelle, vos pensées ne sont pas ce qui vous définit, on est bien plus et bien mieux que cela.
Alors vous avez le droit de vous détacher de tout ce flux de pensées, et de vous mettre en pause.
2 Appuyez sur le bouton pause
Etant donné que l’on se fatigue plus rapidement que la moyenne, les hypersensibles doivent se reposer davantage. Alors il ne faut pas hésiter à se ménager des moments de pause dans la journée, avant de se retrouver épuisé.
Bien-sûr c’est le genre de choses toujours compliqués à appliquer dans la sphère professionnelle. Surtout que pour la relation qu’ont les hypersensibles avec le monde du travail, est souvent compliquée.
Néanmoins dès que c’est possible ne négligez pas de vous accorder des respirations, dès que vous sentez que c’est nécessaire.
Se mettre en pause ce n’est pas forcément partir en pause café, cela peut aussi par le fait par exemple de mettre un casque à réduction de bruit lorsqu’on travaille dans un open space, afin de pouvoir davantage se concentrer sur le travail que l’on a à accomplir.
L’idée c’est vraiment de parvenir à avoir des moments plus calmes, où l’on se ménage afin de ne pas se mettre trop dans le rouge. En fait le seul but, c’est de ne pas arriver totalement épuisé en fin de journée
Et finalement, le truc c’est que pour beaucoup d’hypersensibles c’est assez rare de ne pas terminer sa journée épuisée. C’est la faute à notre penchant naturel au perfectionnisme et une volonté de s’adapter au fonctionnement des autres, mais on en reparle un peu plus en détail dans le chapitre suivant.
Et puis parlons de la pause déjeuner, qui a souvent un gros impact sur la fatigue. Pour un hypersensible, prendre une pause déjeuner en compagnie de nombreuses personnes avec le bruit et la multitude de conversations qui va avec, est forcément source de fatigue.
Alors si vous sentez que pendant la pause déjeuner vous avez besoin de ne pas manger avec tous vos collègues mais seul, ou seulement avec une personne, alors faites-le. Même si c’est mal vu socialement, faites-le quand même parce que vous devez vous faire passer en premier.
Personnellement et c’est une constante chez moi, dès que cela est possible en terme de distance ou de temps, je rentre chez moi le midi pour manger et pouvoir me reposer. Parce que j’ai ce besoin de coupure dans la journée afin de ne pas finir épuisé.
Et parfois même malgré cette coupure, je ne parviens pas à passer la journée dans de bonnes conditions. Et de nombreux hypersensibles à vivre cette même fatigue chronique.
Dans tous les cas, que vous puissiez faire comme moi ou que vous mangiez seul(e) sur place, on est de toute façon perçus comme des aliens. Mais ça on a l’habitude c’est ce qui fait notre charme, et c’est pas ce qui doit nous empêcher de faire ce qui est bon pour nous.
Et ce qui est bon pour nous, c’est aussi parfois de savoir dire non.
3 Fixer des limites
En plus de la sur stimulation au niveau des sens et de l’émotion, ce qui notre fatigue c’est notre volonté constante de vouloir que tout soit parfait. Cette soif de perfectionnisme, nous pousse à en faire trop et à dépasser allégrement nos propres limites;
Elle nous pousse à nous adapter aux autres, à répondre à leurs besoins et souvent à les faire passer avant les nôtres. Et comme tout le monde n’est pas forcément bien intentionné, vous trouverez des gens pour venir abuser de votre gentillesse.
C’est vrai que dire non c’est compliqué, parce que s’exposer à un potentiel conflit et on n’aime pas trop ça. Et puis la réalité économique étant ce qu’elle est, on peut craindre (à juste titre) que cela nous cause des ennuis pour conserver notre emploi.
Néanmoins apprendre à dire non, c’est important afin de vous protéger des abus.
Pour revenir dans le monde du travail, vous avez été embauché pour faire les tâches figurant sur votre contrat de travail, et vous avez le droit de vous en tenir à ça.
Vous n’êtes pas là pour pallier aux manquements en terme de personnel ou d’organisation. Cela commence par des choses toutes simples, par exemple si votre journée est censé s’arrêter à 17 h vous partez à 17 h.
Peu importe les railleries de ceux qui pourraient vous dire « tu prends ton après-midi » ? En tant que salarié, vous n’êtes pas là pour faire des heures supplémentaires non rémunérées.
Surtout qu’étant donné la fatigue que l’on ressent déjà, rester travaillé alors même qu’on est déjà fatigué est de toute façon totalement improductif.
Au delà de cet exemple, vous avez le droit de dire non en restant bien entendu courtois. Vous êtes en train de travailler votre assertivité, c’est à dire votre capacité à affirmer vos besoins sans pour autant agresser l’autre.
Et ça c’est comme tout ça s’apprend, et au fur et à mesure que vous allez dire non, vous verrez que l’on se permettra beaucoup moins d’abuser de votre gentillesse. Et puis d’une façon générale, vous avez le droit de prendre soin de vous.
4 Avoir des moments pour soi
Bien-sûr la vie quotidienne étant ce qu’elle est, et notamment quand on a des enfants c’est parfois compliqué de trouver ce temps. Néanmoins c’est important d’avoir un moment de calme bien à soi.
Si cela n’est pas possible juste après la fin de votre journée, choisissez de pratiquer une activité calme juste avant le coucher.
Cette activité peut être de la cohérence cardiaque, qui est une technique consistant à se concentrer sur la respiration pour se calmer. La méditation permet aussi via la visualisation de se calmer, et de réduire le flux de pensées.
Il existe des applications mobiles et des vidéos sur Youtube vous aidant à la pratique de ces deux activités.
Si la cohérence ou la méditation ne sont pas votre tasse de thé, vous pouvez tout de même consommer une boisson chaude réconfortante et bien-sûr sans théine ni caféine. Muni alors de votre précieux breuvage, vous pouvez vous lancer dans une activité artistique.
Vous avez le choix vous pouvez écrire, dessiner ou peindre, ou même jouer de la musique si votre environnement le permet. Je vous déconseille de jouer de la batterie à 23 h au 2 ème étage de votre immeuble, sauf si vous voulez faire connaissance rapidement avec votre voisinage ou avec les forces de l’ordre bien entendu.
Plus sérieusement le fait de pratiquer une activité artistique permet d’exprimer pleinement ce que l’on ressent, et le propre de l’art c’est de le sublimer en quelque chose de beau. Mais lire un bon bouquin, ça marche aussi l’essentiel c’est de vous reposer.
5 Reposez-vous
Quand on cumule de la fatigue chronique, la clé c’est évidemment de concentrer ses efforts sur le fait de retrouver un bon sommeil. Surtout qu’en tant qu’hypersensible, on a souvent davantage de sommeil que les autres.
Clairement on ne pourra se contenter d’une nuit de 4 heures de sommeil, personnellement quand je dors moins de 8 heures c’est compliqué, et je pense que c’est le cas de beaucoup. Dans tous les cas si vous vous sentez épuisé, ne cherchez pas à luttez et aller vous reposer.
Si vous rencontrez des difficultés de sommeil, n’hésitez pas à vous planifier une heure de sommeil qui ne soit pas trop tardive. Et prévoyez de consacrer la demi-heure qui précède cet horaire, au fait de vous calmer.
C’est donc un temps où l’on baisse les lumières et qu’on éteint les écrans. Même si c’est parfois tentant, essayez de vous y tenir car les écrans déclenchent la production de tout un tas d’hormones dans votre cerveau, qui vont vous tenir éveillé.
Et ce conseil, j’ai parfois du mal à le tenir moi-même, alors si vous y parvenez déjà, félicitations.
C’est durant ce temps de calme, que vous pouvez vous lancer dans une des activités qu’on a évoquées au chapitre précédent. Le but c’est de vous créer de nouvelles habitudes qui vous font du bien, et qui vont venir remplacer les anciennes qui retenaient le sommeil.
Cela sera une espèce de rituel pour que le cerveau finira par associer au moment du coucher.
Parfois il arrive qu’on ne voit pas le bout de cet épuisement, et qu’il devienne généralisé au point de vous empêcher de vivre correctement. Si c’est votre cas, n’hésitez pas à consulter un médecin.
Peut-être qu’il ou elle jugera que vous n’êtes pas en état de retourner travailler, parce que vous êtes trop fatigué. Alors ne culpabilisez pas de la situation et acceptez, votre seule mission c’est de vous reposer au maximum.
Luter contre la fatigue est quelque chose de vain, le seul salut c’est le calme et le repos.
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